Séminaire "Mer et Littoral"

Séminaire "Mer et Littoral" : un succès et des projets Géographes, juristes, biologistes, informaticiens, leurs disciplines sont très différentes mais tous se réunissent pour interroger et partager leurs connaissances autour de la mer et du territoire littoral. Le premier séminaire international « Mer et Littoral, un bien commun ? » organisé du 17 au 19 juin 2019 par l’Institut Archipel a été un succès et s’est montré plein de promesses.

« L’espèce humaine ne survivra pas à l’effondrement des écosystèmes marins. Nous faisons deux constats : la science seule n’est pas suffisante pour maintenir une hospitalité et il existe un problème de langage. C’est comme s’il y avait tous les jours trois crashs d’A380 avec des enfants à bord, mais l’impact médiatique n’est pas le même. Le sentiment de bien commun tend à disparaître », c’est sur ce message alarmant de Christophe Baley, responsable scientifique de l’Institut Archipel, que s’est ouvert le séminaire.

Changer d’angle de vue

Après avoir désigné la mer comme un de ses domaines d’excellence, puis signé l’Appel pour faire reconnaître l’Océan comme bien commun de l’humanité en mars, l’Université Bretagne Sud va bien plus loin avec l’Institut Archipel créé en début d’année.  Au-delà de ses expertises, cet institut se veut résolument citoyen et pluridisciplinaire afin de déployer les études marines et littorales vers l’ensemble de la société.

Pour ce second grand séminaire, les chercheurs de l’Université Bretagne Sud, mais aussi de laboratoires étrangers (Tunisie, Etats-Unis, Indonésie, Madagascar…), se sont réunis afin de mettre en commun leurs problématiques de recherche. Loin d’être cloisonné et replié sur lui-même, le séminaire accueillait également des acteurs sociaux-économiques et associatifs tels que le Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan ou l’Institut Français de la Mer. Le tout dans un va-et-vient perpétuel entre les savoirs et la façon de les partager, avec les citoyens et au-delà des frontières, à travers des applications concrètes. D’un regard local à un regard global, chacun s’est efforcé de mettre en commun ses travaux de recherches, mais surtout de changer d’angle de vue.

Inviter les disciplines à associer leurs forces

L’objectif de cette rencontre était en effet de mettre en œuvre un réseau, d’initier des projets de recherches, mais aussi d’inviter des disciplines qui se connaissent peu à associer leurs forces.  Sylviane Llinares, professeur d’histoire à l’UBS, a par exemple rappelé l’apport de l’histoire souvent peu sollicitée. « Les recherches pluridisciplinaires s’arrêtent souvent devant la porte des historiens, pourtant l’observation sur une longue durée est très utile et peut apporter une aide à la décision ».

Comme d’autres, Olivier Moreteau (Université de Louisiane, Etats-Unis) invite à se réapproprier la notion de bien commun et à prendre ses responsabilités. Mais aussi à désigner les responsables pollueurs comme le rappelle Michel Séjean (professeur de droit, UBS) qui contrairement au cyberespace ne sont que rarement inquiétés, voire intenter des actions en justices à l’image de l’affaire du siècle (Béatrice Parance _ Université Paris 8).

Réintégrer l’humain au cœur de son environnement et non plus au-dessus

De la biosurveillance à l’évolution du tourisme en zone littorale, en passant par les spécificités juridiques, l’analyse de données ou la protection de l’environnement, les tables rondes se sont enchaînées dévoilant les préoccupations communes, tout comme les innovations très pointues à l’étude. Ici on travaille sur la traçabilité de la contamination aux matières fécales des parcs à huîtres à l’aide de dispositifs infrarouges (Olivier Sire_UBS), là sur l’impact psychosocial de l’artificialisation du territoire (Christine Petr_UBS, Manu Tranquard_Canada). Au sein d’un autre laboratoire on se penchera sur l’utilisation des algues invasives en biocarburant (Ita Widowati _Indonésie), ou leur valorisation en probiotique ou en cosmétiques (Nathalie Bourgougnon_UBS). Ailleurs, on s’insurge contre le peu de revalorisation du plastique en étudiant son vieillissement, ou la collecte des microplastiques avec Tara Expeditions (Véronique Le Tilly, suivi de thèse de Mickael _ UBS), quand d’autres analysent la création de bioplastiques complètement modulables (Pierre Le Mechko _ UBS).

 

Pour tous, il s’agit de réintégrer l’humain au cœur de son environnement et non plus au-dessus. Avec cette compétence d’aide à la décision, l’Institut Archipel entend bien se rapprocher des citoyens et politiques afin de sensibiliser et apporter de véritables évolutions, tant dans les modes de pensée que dans les usages ou la gestion des espaces.

 

@Rédaction Roselyne Belz ( De l’œil à la plume)

Galerie de photos