Reconnexion à la mer des marais salés littoraux

Reconnexion à la mer des marais salés littorauxAccompagner les gestionnaires de sites dans la prise en compte des impératifs réglementaires, environnementaux et sociétaux.

Le projet DPM-PEPPS2 (Dépoldérisation Programmée de petits Marais littoraux)

La restauration des marais et pré salés, situés à l’interface terre-mer, est un enjeu important en termes de biodiversité et de fonctionnalité de la trame verte littorale mais aussi d’adaptation face aux changements climatiques et à leur conséquence sur le littoral. Le projet DPM-PEPPS2 (Dépoldérisation Programmée de petits Marais littoraux), porté par une équipe pluridisciplinaire (écologie, géographie, sociologie) de l’UBS -laboratoire Géoarchitecture, de l’UBO et de l’Université de Rennes I, s’intéresse à plusieurs sites du littoral armoricain pour lesquels la dépoldérisation est programmée entre 2020 et 2022. Il vise notamment à fournir aux gestionnaires des outils d’aide à la décision dans les opérations de dépoldérisation. Le projet est soutenu par la Fondation de France.

 

Le rôle des marais salés

Les marais salés jouent un rôle important dans la préservation de la qualité des eaux côtières, et sont eux-mêmes souvent sous l’influence de la qualité des eaux continentales. Les végétations des marais et prés salés sont identifiées comme habitats d’intérêt communautaire par la directive européenne Habitat, Faune, Flore. Ils font également partie des milieux pris en compte par la convention Ramsar. Soumis à de fortes pressions ou dégradations, notamment liées à des opérations de poldérisation, la restauration de ces milieux est un enjeu important en termes de biodiversité et de fonctionnalité de la trame verte littorale mais aussi d’adaptation face aux changements climatiques et à leur conséquence sur le littoral. Face à la complexité de la mise en place d’actions de restauration sur les grands marais salés, les « petits » systèmes de marais pourraient présenter un potentiel important à prendre en compte.

 

La « dépoldérisation »

La « dépoldérisation » qui permet la remise en eau ou reconnexion à la mer de ces espaces est donc une manière de répondre aux objectifs de gestion du littoral tant pour la préservation d’espaces naturels littoraux que pour la lutte contre les risques de submersion (Goeldner-Gianella, 2013). Un certain nombre de sites sont concernés aujourd’hui par une dépoldérisation programmée notamment car s’impose à leurs gestionnaires l’application de cadres réglementaires dont la loi-cadre européenne sur l’eau, la loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) ainsi que les schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SDAGE) pour la restauration des continuités écologiques des cours d’eau.

 

Phase 1 des travaux de recherche

Dans cette première phase, le programme PEPPS (Pertinence Environnementale de la restauration des Petits marais et Prés Salés ; 2019-2021) s’intéresse à des sites dont pour la plupart la dépoldérisation est ancienne et permet de retracer les trajectoires écologiques et les dynamiques sociales à moyen et long terme. Dans le prolongement de ce programme initial, ce nouveau programme (DPM - PEPPS 2), va se concentrer exclusivement sur le temps court de ces dépoldérisations : le « juste avant » et le « juste après ». En effet, les premiers résultats du programme PEPPS tendent à montrer que ces temps de la reconnexion semblent être des moments clés tant pour la dynamique écologique que pour les représentations sociales de ces transformations qui peuvent être parfois brutales. Il s’agit d’analyser les temporalités de la renaturation suivant le type de dépoldérisation envisagé, allant d’une simple reconnexion à la mer par une ouverture de clapets à une dépose de digues ou à des déblais. En parallèle d’une  approche écologique (biodiversité structurale : végétation, poissons, arthropodes, et fonctionnelle : réseau trophique et connectivité), ces différents types de dépoldérisation ayant un impact très variable sur les paysages et les usages, seront également analysés leurs effets sur les représentations des sites étudiés. L’objectif est ainsi, sur la base d’une meilleure connaissance du fonctionnement des petits marais littoraux et des représentations sociales de la dépoldérisation, de fournir des outils d’aide à la décision et à la gestion des opérations de dépoldérisation ou de reconnexion à la mer à venir et ainsi d’accompagner les gestionnaires face aux impératifs tant réglementaires, sociétaux et d’adaptation auxquels ils doivent faire face.

A cet effet, nous nous intéresserons ainsi à des sites du littoral armoricain pour lesquels la dépoldérisation est programmée entre 2020 et 2022 afin de permettre la réalisation d’un état des lieux pré-reconnexion et l’analyse des effets écologiques et sociologiques immédiats de la reconnexion. Fort de l’expérience du programme PEPPS, ce projet en reprend les approches méthodologiques pluridisciplinaires qui en ont fait le succès. Il articule plusieurs approches disciplinaires éprouvées pour développer une connaissance fine de ces milieux et de leurs transformations.

 

Durée du projet : Janvier 2021 – Juin 2023

Financement : Fondation de France

Membres du projet

Le programme DPM – PEPPS 2 associe différents partenaires scientifiques et techniques permettant de prendre en compte plusieurs disciplines scientifiques ainsi que la diversité des enjeux et cadres locaux. Le programme de recherche est porté par l’Unité de Recherche 7462- Géoarchitecture. Territoires, Urbanisation, Biodiversité, Environnement en association avec l’UMR  6553 Ecobio et le Laboratoire BOREA (FRE2030).

L’équipe du programme DPM-PEPPS2 est ainsi constituée de chercheurs pluridisciplinaires (écologie, géographie, sociologie) de l’Université de Bretagne Occidentale, de l’Université de Bretagne Sud et de l’Université de Rennes I. Elle comprend également des acteurs impliqués, des partenaires « territoriaux » et techniques.

 

  • Alexandre CARPENTIER. (Université Rennes 1, UMR BOREA)
  • Xavier DAUVERGNE. Universitéde Bretagne Occidentale, Laboratoire Géoarchitecture (UR 7462)
  • Célia DEBRE (Université de Bretagne Sud, Laboratoire Géoarchitecture (UR 7462)
  • Sébastien GALLET, (Université de Bretagne Occidentale, Laboratoire Géoarchitecture (UR 7462)
  • Florence GOURLAY. (Université de Bretagne Sud, Laboratoire Géoarchitecture (UR 7462)
  • Julien PETILLON (Université Rennes 1, ECOBIO)
  • Anthony STURBOIS (Chargé de mission scientifique de la Réserve naturelle nationale de la Baie de Saint-Brieuc)
  • Guillaume GELINAUD (conservateur de la Réserve naturelle nationale des marais de Séné, chercheur associé à l’EA 7462 Géoarchitecture)
  • Cécile Gicquel (Parc Naturel Marin d’Iroise)
  • Armel Dausse (Forum des Marais Atlantiques)
  • Gwenal Hervouet (Conservatoire du Littoral)
  • Olivier Le Bihan (Conseil Départemental des Côtes d’Armor)