La donnée peut-elle servir les territoires ?

Observer nos villes par satellite(s), un enjeu du 21ème siècleLa donnée peut-elle servir les territoires et les citoyens qui s’y trouvent ? Quel impact de l’intelligence artificielle dans notre environnement urbain ? C’est à Vannes à l'Université Bretagne Sud que les grandes pointures internationales de la recherche en télédétection vont se réunir du 21 au 24 mai.

La donnée peut-elle servir les territoires et les citoyens qui s’y trouvent ? Quel impact de l’intelligence artificielle dans notre environnement urbain ? Après, entre autres, Sao Paulo, Munich et Dubaï, c’est à Vannes que les grandes pointures internationales de la recherche en télédétection vont se réunir du 21 au 24 mai. Venus de Chine, d’Afrique du Sud, d’Allemagne ou encore des Etats-Unis, les chercheurs mettront en commun leurs savoirs à l’occasion d’un colloque "JURSE 2019" de quatre jours interrogeant les nombreux enjeux et usages de la télédétection au service de l’environnement.

D'ici 2050, 70% de la population vivra en milieu urbain. Cela pose des questions d’aménagement et de développement des villes

Alors que les technologies actuelles permettent de stocker chaque jour davantage de données (images satellitaires, drones, radars, lidars fournissant des modèles en 3D, relevés de températures, etc.), les questions liées aux méthodes d’analyse et aux champs d’application, s’étendent à la même vitesse. « Les études montrent que d’ici 2050, 70% de la population vivra en milieu urbain. Cela pose des questions d’aménagement et de développement des villes. La télédétection permet des applications en climatologie urbaine, il peut y avoir neuf degrés d’écart entre une ville et sa périphérie en période de canicule. Cet écart est dû à la morphologie de la ville, à l’implantation de sa végétation », explique Thomas Corpetti, directeur de recherche CNRS au laboratoire rennais LETG (Littoral, Environnement, Télédétection et Géomatique). Ce dernier co-organise le colloque avec Sébastien Lefèvre, professeur en informatique à l’Université Bretagne Sud, et responsable de l’équipe OBELIX du laboratoire IRISA (Institut de Recherche en Informatique et Systèmes Aléatoires). « Nous créons des algorithmes et entraînons des modèles permettant de comprendre notre environnement et d’aider les experts à prendre les décisions adéquates. On étudie notamment dans quelle mesure il est possible, à partir de cartes et données 3D disponibles sur certaines villes, de générer automatiquement des analyses pertinentes sur d’autres villes. Les applications sont variées : cartographie des bâtiments ou de la végétation en ville, localisation de places de stationnement pour personnes à mobilité réduite à partir de données streetview, etc. », reprend Sébastien Lefèvre.

Quel usage des données pour le milieu urbain ?

Le colloque s’interrogera sur l’usage des données pour le milieu urbain et mettra notamment des étudiants bretons (Université Bretagne Sud et Université Rennes 2) au défi de répondre à des problématiques locales au travers d’une compétition (hackathon) organisée avec le Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan. Cette compétition ouvrira l’événement le mardi 21 mai à 8h30 dans les locaux de la Faculté de Droit, des Sciences Économiques et de Gestion sur le campus de Tohannic. Suivront trois jours de conférences et d’exposés des chercheurs, le tout en anglais et accessible sur inscription uniquement.

Des exemples d'application des images satellites

Seront étudiées quelques grandes thématiques telles que la reconstruction 3D à partir d’imagerie radar, le partage des données d’observation de la Terre à l’échelle mondiale, l’analyse des bidonvilles, l’apprentissage profond (deep learning) comme nouveau paradigme de l’intelligence artificielle pour la cartographie automatique, les liens entre aménagement urbain et climat, …Parmi les intervenants invités, le professeur Xiaoxiang Zhu, titulaire d’une bourse de l’ERC (European Research Council) et responsable d’une équipe de recherche à l’Université Technique de Munich, croise les données des réseaux sociaux aux observations satellites afin de réaliser des cartographies en 3D et 4D de bâtiments. Cette analyse conjointe permet de recueillir plus précisément le nombre d’habitants d’un territoire par rapport à son bâti et de mesurer la densité de population. Des informations qui restent encore aujourd’hui approximatives dans les pays en développement notamment.

Les doctorants seront également mis à l’honneur au cours d’une session « ma thèse en 180 secondes » où la meilleure présentation sera récompensée. D’autres prix seront décernés aux meilleurs articles, affiches, et résultats en prédiction fine de température à l’échelle de la ville de Rennes.

Développer une nature en ville qui rend de nombreux services aux citadins

Pour le grand public, le moment fort sera la conférence en français et accessible gratuitement le jeudi 23 mai à 18h présentée par Philippe Clergeau, professeur du Muséum National d’Histoire Naturelle : Biodiversité et urbanisme : nouveaux enjeux, nouvelles méthodes. Il sera notamment question d’écologie urbaine : comment, grâce aux données, peut-on aménager les villes, agencer la végétation pour améliorer le confort des citoyens ? Loin d’être réservées exclusivement aux scientifiques, ces questions nous concernent au premier plan pour le bien de notre planète et des générations futures.

@article et crédit photo : Roselyne Belz

Programme complet

Informations pratiques

Du mardi 21 au 24 mai 2019

Faculté Droit, Sciences Économiques et Gestion

Vannes

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Inscriptions

Les partenaires du colloque "Jurse 2019"