Sortie de deux ouvrages

Sortie de deux ouvrages de Jean-Louis BenoitJean-Louis Benoit, Maître de Conférences HDR, émérite, de l’Université de Bretagne Sud, en littérature et langue médiévales vient de sortir deux nouveaux ouvrages.

Les Miracles de Notre-Dame, du Moyen Âge à nos jours

Jean-Louis Benoit, Jerry Root, Les Miracles de Notre-Dame, du Moyen Âge à nos jours, Jacques André éditeur, Lyon, 2020, 350 p, 48€.

 

Les auteurs 
Jean-Louis Benoit est Maître de Conférences HDR, émérite, de l’Université de Bretagne Sud, en littérature et langue médiévales
Jerry Root est professeur  de littérature et langue françaises, à l’Université de l’Utah, Salt Lake City, (Etats Unis).

 

L’ouvrage est constitué en grande partie par les actes du colloque qui a eu lieu à l’Institut Catholique de Rennes, Bruz (35), avec une contribution financière de l’UBS, du 21 au 23 mars 2019.
Les auteurs ont rassemblé les communications en français et en anglais de 31 chercheurs venus du monde entier (16 nationalités).


Points forts
Ce livre s’inscrit dans un projet de recherches internationales, initié par les actes  du colloque de Lorient 2013 : La Vierge Marie dans la littérature française, Jacques André éditeur, Lyon, 2014. Depuis plusieurs colloques ont eu lieu, le prochain se tiendra à l’Université de Turin. Cette fois nous ne  limitons pas le corpus à la littérature française. Bien au contraire nous constatons que ce genre littéraire est au fondement de bien des cultures. Alors le laboratoire HCTI proposait comme sous axe de recherches : Bible et littérature.
Certes ce genre connait moins de succès à la Renaissance, malgré des nuances (formes théâtrales et récits en prose). Après l’éclipse du rationalisme, au XIXe siècle, fleurissent des récits des apparitions de la Vierge et des polémiques où s’engagent les écrivains, (Zola, Bloy, Huysmans). Il s’agit pour beaucoup de vouloir « sortir du naturalisme », par la voie spirituelle.
Il est notable de constater que les auteurs de miracles au Moyen Âge, fabriquent un art religieux capable de rivaliser avec l’art profane. Dans les arts plastiques la question ne se pose pas, En littérature en  revanche, la partie n’est pas gagnée, notamment à propos de l’amour où le mariage est bafoué. Il suffira de présenter des histoires d’amour édifiantes. La Vierge apparaissant comme la plus belle des dames courtoises il sera facile de transposer les hommages poétiques et de remplacer le merveilleux païen par un miraculeux marial.

Adgar, Le Gracial. Miracles de la Vierge

Jean-Louis Benoit, Jerry Root, Adgar, Le Gracial. Miracles de la Vierge, éditions Brepols, Turnhout, Belgique, 2020, 555 p.

 

Les auteurs
Jean-Louis Benoit est maître de conférences HDR Université de Bretagne Sud, émérite, Littérature et langue du Moyen Âge
Jerry Root est Professeur de littérature et de langue françaises à l’Université de l’Utah, Salt-Lake-City (Etats-Unis).

 

L'ouvrage
Jean-Louis Benoit a déjà publié Le Gracial d’Adgar, Miracles de la Vierge, Brepols, 2013. Il s’agit alors d’une étude littéraire accompagnée de la traduction de 5 miracles du recueil.
Cette fois Jean-Louis Benoit traduit les 49 miracles, soit la totalité du recueil, en français moderne. Jerry Root traduit en anglais, le miracle 26, le célèbre Miracle de Théophile, dont il est le spécialiste. Les traductions sont accompagnées de notes et d’une introduction. L’édition de base est celle de Pierre Kunstmann (Presses Universitaires d’Ottawa, 1982).
Adgar est un moine anglais de la région de Londres. Il traduit et versifie pour la première fois, un recueil de miracles latins compilés par Maître Albri. Adgar a trouvé cet « exemplaire » latin, aujourd’hui perdu,  dans la bibliothèque de l’abbaye de Saint Paul où se trouvent les moines « les plus instruits de la chrétienté » selon Adgar. Il le traduit en ancien français, en l’occurrence en anglo-normand, vers 1165, pour tous les illitterati, ceux qui ne comprennent pas le latin. Il dédie son livre à Maud, une abbesse (qui comprend le latin) et à  Grégoire un jeune noble (qui l’ignore). Il s’adresse surtout à tout ce public frivole ( de jolifté) qui cherche dans la littérature un divertissement  où il sera question d’aventures, d’amour et de batailles. Adgar trouve préférables les textes consacrés à Marie mais il ne dénigre pas cette littérature où l’on trouve des valeurs, tout à fait respectables, de « sagesse et de courtoisie ». Son œuvre, qu’il veut « pleine de grâce », saura s’adapter à ce public qu’il faut séduire avant de le conquérir et de le convertir.