Planète Conférence - La communication chimique, le langage de la nature ; une voie de recherche en écologie et une source d’inspiration pour l’homme.

Planète conférence - La communication chimique, le langage de la nature ; une voie de recherche en écologie et une source d’inspiration pour l’homme.Conférence de Bernard BANAIGS à Vannes.

Le conférencier Bernard BANAIGS

Bernard BANAIGS rdt chercheur au Centre de Recherche Insulaire et Observatoire de l'Environnement à l' Université de Perpignan.

La communication chimique, le langage de la nature ;  une voie de recherche en écologie et une source d’inspiration pour l’homme

Pour survivre et évoluer, tous les êtres vivants, des plus simples aux plus complexes, doivent intercepter les informations émises dans leur périmètre de perception. La majorité des espèces vivantes communiquent entre elles grâce à des signaux chimiques, chaque espèce développant sa propre langue constituée de mots doux, comme les phéromones pour attirer le partenaire, mais aussi de gros mots, comme les toxines pour éloigner les prédateurs.

Pour l'organisme récepteur la perception de cette information est essentielle, pour la sélection de l'habitat, pour la recherche et le choix de la nourriture, la reproduction, la détection de la présence de prédateurs, autant d'interactions qui vont affecter presque tous les choix ultérieurs de l'individu.

Le biotope marin est considéré comme le plus riche de la planète mais il est encore très mal connu. Une grande compétition entre les divers organismes présents existe et les systèmes de communication constituent un élément indispensable dans l'établissement des relations intra- et interspécifiques. Ceci est d'autant plus vrai que parmi les organismes marins plusieurs milliers d'espèces – c'est le cas notamment de la plupart des invertébrés marins – sont sessiles et dépourvues d'organe de la vision. Pour nombre de ces animaux vivant fixés sur le substrat, la mise en place d’un bouclier chimique envers un certain nombre d'agression (prédateurs, compétiteurs, colonisateurs, radiations UV) a été clairement démontrée.

Au-delà de l'étude du fonctionnement et de la structuration d'un écosystème, l’écologie chimiqueest à même d'aborder les problèmes liés aux perturbations anthropiques (processus d'acclimatations et d'adaptations d'espèces, invasions biologiques, perte de biodiversité,  ...). De plus les médiateurs chimiques caractérisés, attractants ou répulsifs, sélectionnés depuis des milliers d'années d'évolution et de co-évolution pour leur efficacité, présentent généralement des activités très spécifiques sur l'organisme cible. La caractérisation d'un médiateur peut déboucher sur de multiples applications et alimenter ainsi des domaines de recherche appliquée (pharmacie, phytopharmacie, peintures antifouling, …).