Cérémonie des Voeux 2020

Cérémonie des Voeux 2020

Voeux 2020 du Président de l'UBS, 21 janvier

Mesdames et Messieurs en vos titres et qualités,

Chers Collègues,

Chers Amis,

 

C’est avec une grande émotion que j’ouvre cette cérémonie. C’est une soirée à la tonalité un peu particulière car elle est placée sous le triple sceau des vœux institutionnels pour l’année 2020, des 25 ans de l’UBS (déjà !) et de la fin de presque 8 ans de mandat à la tête de l’UBS. C’est à la fois un chapitre qui se termine et une histoire qui continue.

 

Je me suis posé la question de savoir de quoi j’allais vous entretenir ce soir. Allais-je passer en revue les nombreuses réalisations et réussites de l’UBS depuis 2012 ou allais-je plutôt vous parler de cette expérience unique que j’ai vécue pendant presque 8 ans. Finalement, j’ai opté pour la seconde solution, pour un plaidoyer pour l’Université. Je me suis dit que le petit film que vous avez pu voir donne une idée assez précise du dynamisme de l’UBS et d’événements marquants : les 20 ans, les Welcome Deiz, UBS by Night, l’inauguration de l’ENSIBS à Lorient, du bâtiment DSEG et du Cybersecurity Center à Vannes, des journées des personnels, et d’autres choses encore. Chacun pourra trouver dans son vécu et dans la presse tous ces moments importants de l’Université et les classer par ordre d’importance ou d’intérêt sans que je m’y attarde plus ce soir.

 

J’ai donc préféré vous parler de ce qui, tous les jours, m’a donné envie de venir à l’Université, à savoir ma passion pour l’UBS. Car, oui, il faut être passionné pour être président de l’UBS. Sinon, on n’y voit que des problèmes, dont certains n’ont pas de solution immédiates ou à court terme. Et il faut être passionné pour toujours rechercher le meilleur … et le trouver souvent.

 

Peut-être qu’une façon de dire ma fierté de l’UBS, c’est de relater deux évènements de cette semaine qui font, à mon avis, l’honneur de l’UBS et aussi de l’université française. Ce mardi 21 et ce vendredi 24 janvier ont lieu des débats publics, animés par TébéSud, avec les candidats aux élections municipales à Lorient et à Vannes, et peut-être aussi à la présidence des agglomérations ensuite. Ils s’appuient sur le Livre Blanc que nous venons de publier. Que l’UBS soit le lieu du débat démocratique en son sein et qu’elle s’y invite en tant qu’enjeu montrent qu’elle est également un acteur démocratique, non seulement parce qu’elle forme des citoyens éclairés mais aussi parce qu’elle accueille et parce qu’elle suscite des discussions et des prises de positions.

 

Le deuxième événement pourra paraître mineur et pourtant. Lundi 20 janvier, j’ai participé à la remise du diplôme de DAEU, c’est-à-dire du Diplôme d’Accès aux Études Universitaires. Ce diplôme d’état est proposé à des personnes, plus ou moins jeunes (de 24 ans à plus), qui n’ont pas eu le baccalauréat et qui souhaitent reprendre des études, passer des concours, faire reconnaître un niveau ou tout simplement se prouver qu’ils sont capables d’apprendre. C’est tout à l’honneur de l’UBS de proposer à des personnes en rupture avec l’enseignement de remettre le pied à l’étrier. Hier/Mardi, j’ai ainsi vu des jeunes qui se projettent déjà dans des études ou bien attendent d’avoir un peu d’argent pour continuer et aussi des parents qui ont voulu prouver à leurs enfants étudiants qu’ils étaient capables eux aussi d’apprendre et d’avoir un diplôme universitaire. Avec 142 inscrits en 2018-2019, l’UBS est la première université bretonne pour le nombre d’inscrits en DAEU devant Rennes 2 (129), l’UBO (97) et Rennes 1 (50). Il faut être fier de l’UBS comme ascenseur social et aussi comme intégrateur social

Car ce qui doit nous motiver, c’est le service public, celui de l’enseignement supérieur dans notre cas. Une question que je me pose régulièrement, et que nous devons tous nous poser en tant qu’universitaires, c’est « À quoi servons-nous ? ou bien encore « Pourquoi sommes-nous là ? ». Il ne s’agit pas de faire de la métaphysique ou de l’ontologie, mais bien d’interroger tout le temps notre contribution à la société. Il s’agit aussi d’inscrire notre action dans une perspective.

Il se trouve que le législateur a défini les contributions et les missions du service de l’enseignement supérieur dans un petit ouvrage que je recommande, et qui s’appelle le Code de l’éducation. Il est bon de s’y référer de temps en temps pour se rappeler quelle est notre raison d’être. Je voudrais juste donner quatre exemples de nos missions :

  1. La « réussite de toutes les étudiantes et de tous les étudiants » et je rajouterais quel que soit leur parcours de vie et quel que soit leur niveau : je viens de parler du DAEU qui est un bon exemple d’étudiants qui se relancent.  On pourrait ajouter que l’UBS est régulièrement dans le palmarès des universités françaises pour l’insertion professionnelle de ses diplômés. Et dans certaines filières, on s’arrache nos diplômés.
  2. Le « développement de la recherche », bien sûr et en même temps « l'élévation du niveau scientifique, culturel et professionnel de la nation et des individus qui la composent » : en poussant toujours plus loin la connaissance en histoire, en droit, en informatique, en biologie ou encore en mécanique, en proposant à quelque 9 700 étudiants des diplômes professionnels allant du bac + 2 (DUT) au  bac + 8 (doctorat) en passant par des licences générales et des licences professionnelles, des masters, des diplômes d’ingénieurs et aussi des diplômes d’université, l’UBS contribue bien à cette élévation « du niveau scientifique, culturel et professionnel de la nation et des individus qui la composent ».
  3. « La croissance et à la compétitivité de l'économie » : eh oui, c’est aussi l’une des missions de l’université. On ne l’a pas forcément en tête. En étant, j’allais dire, « pourvoyeur » de compétences par ses diplômés, mais aussi en proposant des études et des solutions aux entreprises et aux collectivités qui sollicitent ses chercheurs et en développant des activités de pointe en cybersécurité ou dans les matériaux composites, l’UBS participe bien à la croissance et à la compétitivité des territoires. Elle y croit tellement qu’elle a décidé de rester à Ploemeur où elle a acheté le bâtiment de Compositic et qu’elle a ainsi donné de la visibilité à toutes les entreprises de son écosystème des composites. Quand on sait que la visibilité est l’une des clés de la croissance, cet achat démontre que l’UBS est bien un investisseur économique. Enfin, on ne saurait passer sous silence l’enquête AUDELOR sur le poids économique de l’UBS et sa contribution au développement du Morbihan. Celle-ci montre que les étudiants dépensent 40M€/an dans le Morbihan et que les retombées économiques totales y sont de 75M€. Ce n’est pas rien et j’invite les acteurs locaux à se saisir de cette étude et aussi de notre Livre Blanc.
  4. « L'attractivité et le rayonnement des territoires aux niveaux local, régional et national » : je dirais ici simplement, « L’UBS est une chance, saisissez-la ! Osez l’UBS ! » Si encore l’UBS était infréquentable, si elle faillissait à ses devoirs, si elle avait une réputation détestable, si elle ne servait à rien, je comprendrais qu’on n’en parle pas, qu’on ne la valorise pas dans sa communication. Mais c’est tout le contraire : l’UBS réussit, elle se bat pour ses territoires, elle porte haut leurs couleurs. Certains nous l’envient même ! Alors, Mesdames et Messieurs, qu’attendons-vous pour faire de l’UBS un point fort de votre marketing territorial ?

 

Pendant presque 8 ans, j’aurai beaucoup appris auprès des collègues et des différents acteurs que j’ai côtoyés. Qu’ils soient tous remerciés. J’aurai appris la bonne humeur (on travaille toujours mieux quand l’ambiance est bonne) ; j’aurai appris le temps long (les choses mettent du temps ; il faut savoir composer avec lui ; et j’aurai eu la chance inespérée d’avoir eu 8 ans de présidence) ; j’aurai appris l’écoute (il faut savoir entendre et écouter les gens pour comprendre, même si on n’est pas d’accord) ; j’aurai aussi appris la décision (il faut aussi savoir trancher ; on attend des dirigeants qu’ils écoutent et qu’ils décident … tout en les critiquant souvent) ; j’aurai appris la stratégie (nos collègues n’attendent pas seulement qu’on écoute et qu’on décide, ils souhaitent aussi que l’on leur propose des futurs possibles et qu’on choisisse les meilleures options) ; et j’aurai appris le professionnalisme (il faut être professionnel dans la prise de décisions et s’appuyer sur des gens compétents ; il y en a beaucoup à l’université, qui m’ont permis de prendre de bonnes décisions).

C’est un grand honneur d’être président de l’UBS et chaque jour je m’en félicite. Ce que l’on fait, on le fait à plusieurs. Je voudrais remercier ici mes proches collaborateurs (cabinet, communication, DGS, DRH) et tous mes vice-présidents, actuels et anciens, qui ont contribué et contribuent encore à ce qu’est l’UBS aujourd’hui. Cette soirée est aussi leur soirée.

Si je devais résumer la mission de président de l’UBS, je dirais que c’est peut-être une future discipline olympique, qui ne serait pas le décathlon ou le pentathlon, mais le « tétrathlon », composé de quatre sports différents :

  • Il y aurait le football ou le rugby : président de l’UBS, c’est un peu comme capitaine d’une équipe de football ou de rugby : il faut de bonnes individualités, mais ce qui compte c’est le jeu collectif ; on ne gagne pas seul.
  • Il y aurait aussi le marathon : il faut savoir courir longtemps et se ménager. Il faut savoir se dépasser. C’est très physique, comme un Lorient-Vannes ou un Vannes Lorient, et ça demande de la patience et de l’endurance.
  • Je dirais aussi la gymnastique : cela demande de l’agilité … d’esprit de passer sans cesse d’un dossier à l’autre  … sans se froisser de muscle ni se faire de nœuds dans le cerveau.
  • Et enfin, je dirais que c’est un vrai jeu d’échec ou de Go : il faut tout le temps penser plusieurs coups à l’avance, se dire que ce qui compte, ce n’est pas forcément le coup immédiat mais ceux qu’on jouera bien après ; qu’on ne gagne pas tout de suite et qu’il faut parfois faire des concessions. Mais que l’essentiel, c’est l’objectif final.

Bref, en toute modestie et en plaisantant, vous me l’accorderez volontiers, le président, c’est un super champion !

 

Le linguiste que je suis ne peut s’empêcher de penser à deux expressions idiomatiques, en principe imagées, qui m’ont accompagné pendant 8 ans et dont j’ai compris le sens premier dans l’exercice de ma mission. Il s’agit de « se faire des cheveux blancs » et « en avoir plein le dos ». J’aurai pu observer toute la sagesse populaire exprimée dans ses expressions. J’aurai compris que les cheveux ne brunissent pas avec te temps ni les soucis, loin de là, ou ma femme me l’aurait dit, et qu’on peut, physiquement, en avoir plein le dos à la fin de la journée.

Pour terminer, je voudrais remercier une nouvelle fois toutes celles et tous ceux qui contribuent chaque jour, de près ou de loin, à la réussite de l’UBS. Je voudrais aussi remercier ma femme Caroline, qui me supporte tous les jours dans tous les sens du terme.

Et puis, nul n’est sans savoir que nous aurons des élections en mars à l’UBS. Nous aurons une nouvelle équipe à la tête de l’Université. Pour 2020 et les années suivantes, je souhaite au futur président ou à la future présidente :

  • de travailler dans l’intérêt du service public, de tous les étudiants et de tous les personnels,
  • de s’entourer de gens compétents, professionnels qui l’éclairent,
  • de se projeter non pas seulement à court terme, mais à moyen et long terme ;
  • de faire preuve d’un peu de fantaisie de temps en temps,
  • et de toujours être de bonne humeur.

 

Mesdames et Messieurs, Chers Collègues, une très belle année 2020 à vous et à vos proches.

 

Voeux 2020 à Vannes

Voeux 2020 à Lorient