Trois nouveaux docteur(e)s au LBCM

Trois nouveaux docteur.e.s au LBCM et à l'IRDL en cette fin d'année

Mathieu SCALABRINI

Étude de l'activité anti-bioadhésion de surfaces de verres greffées par des sucres furanosidiques rares.

La biocontamination de surface par des microorganismes provoque d’importantes conséquences économiques et sanitaires. Les différents moyens de prévention mis en place de nos jours utilisent des composés biocides nocifs pour l’environnement et participent à la recrudescence de
l’antibiorésistance des organismes pathogènes. Ces travaux de recherche étudient une approche alternative non-biocide et non-toxique. Elle consiste à inhiber l’adhésion microbienne en appliquant une couche de monofuranosides sur une surface. La conception des surfaces a débuté par les synthèses glycosidiques des furanosides cibles à partir du D-Glucose, D-Galactose et DMannose. Des homologues pyranosidiques, connus pour leur activité antiadhésive, ont été réalisés afin de comparer l’intérêt de la forme cyclique. Ces sucres ont ensuite été greffés par chimie click sur une surface de verre préfonctionnalisée et au travers d’un lien O-glycosidique ou Sglycosidique via un groupe triazole. Les surfaces résultantes ont été caractérisées à l’aide de la goniométrie et de la spectroscopie photoélectron par rayons X. Les études d’adhésion avec Pseudomonas aeruginosa ont révélé une activité anti-biodhésion des surfaces furanosidiques et pyranosidiques. Les interactions spécifiques et non-spécifiques ont été explorées gràce à l’adhésion de mutants déficiants en lectine et d’un modèle thermodynamique. Les résultats ont conclu que l’activité antiadhésive des monosaccharides était davantage liée aux propriétés physicochimiques des sucres plutôt qu’à des interactions biologiques.

Albane JOUAULT

Altérocine : une protéine antibiofilm secrétée par la bactérie marine Pseudoalteromonas sp. 3J6

Le biofilm est un mode de vie qui confère aux bactéries une protection contre les agents antimicrobiens et pose un problème de santé publique qui nécessite de trouver une alternative aux traitements actuels. La bactérie marine Pseudoalteromonas sp. 3J6 et ses exoproduits (SN3J6) montrent une activité antibiofilm contre des bactéries marines et terrestres. Une protéine, nommée altérocine, a été extraite du SN3J6. Bien que présente chez plusieurs autres souches de Pseudoalteromonas, son rôle est encore inconnu dans les bases de données. Ce projet a été consacré à l’étude de l’altérocine. Les caractéristiques de cette protéine ainsi que celles de son gène, alt, ont dans un premier temps été étudiées. Le gène alt n’est pas organisé en opéron et plusieurs promoteurs potentiels ont été identifiés. Il est exprimé préférentiellement durant la phase stationnaire. Il code une protéine de 139 résidus incluant un peptide signal prédit, qui permettrait la sécrétion de l’altérocine mature (119 résidus). Aucune homologie de séquence n’a été observée entre l’altérocine et les protéines de fonction connue des bases de données. Afin de détecter plus facilement l’altérocine dans le surnageant de culture, des anticorps anti-altérocine ont été obtenus. Nous avons dans un second temps confirmé l’activité antibiofilm de l’altérocine par une production hétérologue chez une autre souche de Pseudoalteromonas et en comparant les biofilms obtenus en présence des surnageants de culture de cette souche et de sa souche mère. Nous avons montré que l’altérocine est un nouveau type de protéine antibiofilm dont la structure et le mode d’action restent à déterminer pour l’utiliser comme agent antibiofilm.

Tatiana THOMAS

Étude du potentiel biotechnologique de Halomonas sp. SF2003 : application à la production de polyhydroxyalcanoates (PHA).

L’amenuisement des ressources pétrochimiques couplé à la pollution engendrée par l’exploitation des plastiques posent de nombreuses questions et conduisent à un besoin urgent de solutions alternatives. Les polyhydroxyalcanoates (PHA) sont des polymères qui ont su se démarquer et naturellement s’imposer comme matériaux de remplacement, de par leurs caractères à la fois biosourcé et biodégradable. Leur synthèse par un grand nombre d’organismes procaryotes et eucaryotes, à partir d’une large gamme de substrats carbonés, rend leur production quasi illimitée et conduit à l’obtention de polymères aux propriétés allant de celles d’un thermoplastique rigide à un élastomère. Malgré cela, les rendements et les coûts de production représentent toujours les principaux verrous à leur développement. Parmi les solutions envisagées, l’exploitation de ressources marines, telles que les bactéries halophiles, suscite un fort intérêt tant les capacités d’adaptation de ces souches sont étendues et avantageuses. Halomonas sp. SF2003 est une souche marine naturellement productrice de PHA possédant une grande capacité d’adaptation face à de nombreux substrats et conditions environnementales. L’étude et l’optimisation de sa production de PHA font l’objet de ce travail. Le séquençage de son génome, couplé à des tests phénotypiques, ont permis l’étude de différents gènes et voies métaboliques confirmant son caractère adaptatif. Dans le même temps, l’influence de différents paramètres sur la production de PHA a été étudiée. Ces travaux, faisant appel à des techniques de biologie moléculaire et des bioprocédés, contribueront au développement du potentiel biotechnologique de la souche Halomonas sp. SF2003.