Voeux 2019 du Président de l'UBS : une ambition maritime

Voeux 2019 du Président de l'UBS : une ambition maritimeJean Peeters, le président de l’UBS, a donné, ce jeudi 10 janvier 2019, lors des vœux, un cap clair pour 2019 : affirmer l’ambition maritime de l’Université Bretagne Sud à travers la création d’un institut d’études : Archipel

Vœux du Président de l'UBS, Jean Peeters, 10 janvier 2019

 

"Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames et Messieurs en vos rôles et qualités,

Mesdames et Messieurs,

Chers Collègues et étudiants,

 

Je suis ravi de vous accueillir à l’Université Bretagne Sud pour cette cérémonie et je voudrais commencer par vous offrir à vous et à vos proches mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2019.

 

Le changement d’année est toujours un moment où l’on regarde dans le rétroviseur ce qu’on l’a fait et ce qui s’est passé sur les 12 dernières mois. Et il s’en passe des choses à l’UBS ! Que ce soit des signatures de conventions avec des villes et des ordres professionnels, des journées d’études, des colloques scientifiques, l’accueil d’événements comme le championnat de France universitaire de volley 4x4, la session plénière régionale du réseau Plato de la CCI ou encore les jeudis du numérique de VIPE. On notera aussi une journée de la danse, un festival de théâtre universitaire ou encore l’organisation d’une semaine culturelle bretonne en novembre avec, entre autres, une exposition de costumes de Pascal Jaouën et le lancement d’une kévrenn de l’UBS. Je ne peux aussi que me féliciter que l’UBS ait été lauréate du prix Orange Day. Il s’agit d’une reconnaissance du « Comité ONU Femmes France » valorisant les initiatives des villes, des entreprises et des universités ou écoles engagées contre les violences faites aux femmes.

En ce qui concerne les effectifs étudiants, nous avons connu une hausse spectaculaire en première année (+ 14,6% sur l’ensemble, soit + 200 étudiants). Le nombre d’étudiants en contrats de professionnalisation et d’apprentissage ne cesse d’augmenter (autour de 850 quand ils étaient moins de 300 en 2012). Cela nous situe autour de 9 600 étudiants auxquels on peut ajouter les 770 étudiants de l’IFSI inscrits chez nous pour obtenir le grade de licence. Quelque chose de remarquable est la croissance de la pratique sportive parmi les étudiants et les personnels : une moyenne annuelle de plus de 2 600 inscrits en 2016/17 en activité d’ouverture et en formation personnelle contre presque 3 600 en 2018/19, et tout cela sans installation sportive. L’UBS est d’ailleurs la seule université française ne disposant pas d’installations sportives. En d’autres lieux, cela s’appelle un miracle. Mais vous aurez bien compris le message. Nous avons besoin d’équipements, ne serait-ce que pour permettre à nos 9 600 étudiants et nos 900 personnels de pratiquer des activités sportives. Un city stade et un street workout ne suffiront pas.

 

Et c’est là que la récente enquête d’AUDELOR sur l’impact économique de l’UBS, commanditée par l’Université, Golfe du Morbihan–Vannes Agglomération et Lorient Agglomération, arrive à point nommé. La dépense étudiante des étudiants, dans le Morbihan, est de 40,4M€ (51,2M€ au total). Au total, les retombées économiques de l’UBS, restreintes au seul Morbihan, sont de 75,3M€ ! La création de richesse est, elle, de 55,7M€ ! Avec 1 356 emplois, l’UBS est l’un des premiers employeurs du Morbihan. Et quand l’UBS décide de racheter les locaux du plateau technique Compositic, elle se conduit en véritable investisseur économique.

 

Évidemment, je ne peux pas passer sous silence l’épisode malheureux de fin d’année lorsque le conseil départemental a décidé d’arrêter de subventionner l’UBS, mais de continuer, étonnamment, pour l’UCO. J’ai dit et je répète que cela est incompréhensible et que les élus qui ont voté cela ne sont pas au rendez-vous de l’histoire. Voudrait-on fragiliser l’UBS qu’on ne ferait pas mieux ou pire. Voudrait-on donner un avantage concurrentiel aux autres universités et écoles en Bretagne, subventionnées, elles, par leurs départements, qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Voudrait-on mettre en difficulté des territoires de taille moyenne face à des métropoles surpuissantes qu’on irait dans ce sens. Je voudrais, au passage, remercier toutes celles et tous ceux qui se sont insurgés contre cette mesure discriminatoire … et ne pas remercier les autres. Un de mes vœux les plus chers, pour 2019, est que l’on travaille pour l’intérêt général dans le Morbihan et que le bon sens l’emporte sur des postures. 

 

2019 sera une prolongation de 2018, ne serait-ce que parce que le calendrier ne nous a pas laissé le choix, mais surtout parce que le projet stratégique que nous avons voté en 2017 continue de se déployer. Nous avons décidé de prioriser 4 thématiques : la mer et le littoral ; la cyber ; les matériaux, et les sciences des données. Cela se manifeste par des rencontres, des colloques, des projets, des financements fléchés. Aujourd’hui, nous ne recrutons pas exclusivement sur ces thématiques, mais nous augmentons le nombre de spécialistes et ainsi nos compétences pour proposer des formations encore plus adaptées aux besoins sociétaux et pour produire une recherche encore meilleure.

 

Cette année, je parlerai peu de cyber et de tous les projets en cours, même si cela est un fer de lance de l’UBS et de sa fondation et nous donne une visibilité nationale et internationale sans commune mesure avec notre taille. Je parlerai aussi peu des sciences des données, car c’est un chantier en cours à moyen terme, et je ne m’étendrai pas non plus sur les matériaux, même si je ne peux que me réjouir de la reconnaissance de l’IRDL comme UMR et de l’obtention du projet européen Flower à 4,6 millions d’€, dont 1 million pour l’UBS, sur le développement de renforts innovants en fibres de lin pour applications composites. Cela démontre, au passage, que l’UBS sait aller chercher de l’argent en s’appuyant sur ses compétences.

 

Je voudrais surtout m’attarder sur notre nouvel « Institut citoyen d'études maritimes et littorales » que nous avons appelé Archipel. De quoi s’agit-il exactement ? Très simplement, comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, l’UBS est une université maritime et littorale qui s’ignore et qu’on ignore. Alors que les 2/3 de ses laboratoires mènent des recherches autour de la mer (histoire maritime, droit des îles, marketing territorial, peintures anti-salissures, lunettes connectés, capteurs, trait de côte, algues, foils et éoliennes, etc.), alors que nous délivrons des diplômes très marqués « mer et littoral » (LP Métiers de l’industrie et de la construction navale, LP Nautisme et métiers de la plaisance, Master Biotechnologie, Master Ingénierie et Gestion des Ressources Côtières et Littorales, ou encore Master Aménagement et urbanisme des territoires littoraux), cette dimension marine et littorale est pratiquement passée sous silence. On connaît, certes, unetelle ou untel à l’UBS, on a bien entendu parler de recherches sur les matériaux biosourcés et biodégradables plus respectueux de l’environnement, on a bien lu un article, ici ou là dans la presse, sur la contribution de chercheurs sur l’histoire du port de Lorient, mais force est de constater que l’UBS ne projette pas une image cohérente et identifiable d’une université maritime et littorale auprès des différents acteurs.

Pendant tout 2018, plusieurs collègues ont travaillé pour établir une stratégie de reconnaissance et de développement autour de la thématique mer et littoral, tenant compte de nos compétences, de nos concurrents directs et aussi des enjeux sociétaux. Nous avons organisé une journée d’échange « L’UBS face aux défis maritimes & littoraux : éduquer, développer, partager » le 12 juin 2018 et aujourd’hui, nous lançons « Archipel. Institut citoyen d'études maritimes et littorales » dont le positionnement est clair. Nous continuerons de faire de la science de haut niveau, nous continuerons de faire des formations de qualité mais nous voulons surtout nous inscrire dans le lien entre université et société, d’où le nom « Institut citoyen d'études maritimes et littorales ». De plus, ce nom comprend un codicille important « éduquer, développer, partager ». Il ne s’agit pas seulement de former mais aussi d’éduquer, pas seulement de rechercher mais aussi de développer, pas seulement d’échanger entre soi mais aussi de partager avec les autres.

 

Parce que les questions sociétales sont toujours complexes, les réponses ne peuvent être simples ou monodisciplinaires. Résolument pluridisciplinaire, associant des biologistes, des chimistes, des juristes, des gestionnaires, des polyméristes, des géographes, des géologues, des historiens, etc. cet institut a vocation à concevoir le triptyque « Homme, Mer, Littoral » comme un véritable domaine d’excellence de l’UBS, autour duquel se retrouveront des chercheurs, des enseignants, et aussi des décideurs, des entrepreneurs ou de simples citoyens. Vitrine des compétences de l’UBS, il vise aussi à rendre visibles nos compétences et, surtout, à les croiser et à les mettre en synergie pour relever les enjeux sociétaux avec tous nos interlocuteurs non universitaires. Le responsable scientifique en est Christophe Baley et le coordinateur Gwénaël Le Maguer, que beaucoup connaissent à Lorient. N’hésitez pas à les contacter.

 

En mars 2019, nous accueillerons, à Vannes, le colloque annuel de la conférence des présidents d’universités (la CPU). Ce sera un gros événement avec plus de 300 personnes présentes (présidents d’universités et leurs équipes, cabinets ministériels, une ancienne et l’actuelle ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, presse spécialisée, présidents de régions, etc.). Je ne manquerai pas d’y vanter les vertus, les compétences, le dynamisme et les réussites collectives de l’Université Bretagne Sud.

 

Mesdames, Messieurs, que 2019 soit, pour vous et pour vos proches, une année joyeuse, rieuse et aussi sérieuse."